LES FEMMES ET LES MEDIAS
INTERVENANTS :
ROKHAYA DIALLO, animatrice télé et radio, chroniqueuse de fondatrice de
l’association
« Les
Indivisibles »
BRIGITTE LAMOURI, chargée De Mission Départemental aux Droits des Femmes et à
l’Égalité.
MARIE - FRANCE MALONGA, Sociologue des médias, spécialiste de la
représentation des minorités dans la société et dans les médias; chargée de
cours à l'université de Paris 2.
PASCALE COLISSON, responsable pédagogique des M1 à l’Institut Pratique de
journalisme. Elle est également en charge de la mission Égalité et diversité
des chances de l’école. Elle vient de rejoindre l’IPJ après 25 années de
pratique professionnelle en tant que journaliste de presse écrite et web.
Le secteur des
médias n’échappe pas au constat général fait sur notre société où les femmes
sont au second plan. Car si le nombre d’étudiantes qui se lancent dans l’étude
des médias à l’université est en augmentation croissante, très peu font en
réalité carrière dans le milieu.
Comme le
reflet de la vie courante, les médias portent les stéréotypes aux travers des
personnages qu’ils proposent : la blonde, l’idiote, la mère,
l’hystérique...
Deux études
ont permis aux travers de deux rapports émis en 2008, puis en 2011 de mettre en
exergue respectivement l’image des femmes dans les médias, et le rôle des
femmes dans les médias.
Dans le
premier rapport, on relève que les hommes sont souvent présentés comme les
« experts », ils racontent et expliquent le monde. Les femmes, elles,
sont présentées souvent comme des « victimes des évènements », sans
pour autant les expliquer. Elles sont également trois fois plus représentées
dans leurs relations familiales que les hommes.
Dans le second
rapport, on se focalise sur les femmes « expertes » (économistes,
porte parole...) : elles ne représentent que 18% des femmes présentent
dans les médias. Alors, une soixantaine de médias – presse, radio, télévision –
se sont engagés à favoriser l'intervention dans leurs émissions ou leurs
articles de femmes expertes. Ils devront constituer à cette fin un réseau de spécialistes au féminin.
Ils promettent aussi de faire des efforts pour s'autoréguler afin de donner aux femmes toute leur place sur leur antenne ou dans
leurs colonnes.
Alors que les
femmes constituent 51 % de la société française, leur temps de parole est
nettement inférieur à celui des hommes. Même chose sur les photographies des
magazines de la presse mixte, où les hommes sont trois fois plus représentés
que les femmes. Les auteurs du rapport y voient même la raison d'être de la
presse dite "féminine".
Comment peut-on mobiliser la société face
au pouvoir redoutable des médias ?
90% des
français affirment allumer la TV au moins une fois par jour. A cela s’ajoute
Internet, la radio, les jeux vidéo... La publicité y véhicule l’image de femmes
jeunes, minces, généralement blanches,... Tout ceci ne va pas dans le sens de
la diversité. Généralement, les femmes sont invisibles ou au second plan. Malgré
tout on peut noter quelques avancées sur leur représentation même s’il reste
des poches de résistances dans certains secteurs.
Il est important
de sensibiliser à l’égalité via les médias, car nos perceptions du monde se
bâtissent sur l’éducation (via la famille, la scolarité), le vécu personnel,
mais aussi sur les lieux de représentation (via les médias).
Dans certains
secteurs comme le luxe, la mode, l’électroménager on cantonne les femmes à des
rôles d’objets sexuels, on la réduit à son corps, au domaine de la maison, ou
au rôle de la simplette. Une façon d’intérioriser la femme. On montre les
femmes comme des objets disponibles.
L’impact de ces représentations et
stéréotypes :
Cette vision
de la femme impacte sur nos comportements, reproduisant les schémas attendus.
Ces images sont très dures à détruire et les médias jouent un rôle important
dans leur ancrage.
Parfois, elles
véhiculent elles mêmes les stéréotypes (exemple : la presse féminine).
Il y a très
peu de femmes dans les rédactions et à la tête des médias.
Une étude a
été menée sur 108 pays à travers le monde, elle porte sur la presse globale et
la représentation de la femme. On constate que tous médias confondus, les
femmes représentent seulement 18% des expertes.
Mais dans les
portraits des femmes décisionnaires, on ne devrait pas parler de mode mais
plutôt d’expertise. Il existe des magazines qui essaient de lutter contre les
stéréotypes (exemple : COSETTE) qui ne retouchent pas les photos.
Mais il faut
encore investir la presse généraliste (exemple presse sportive) Les médias
commencent à évoluer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire